Le cadran sonne, j’ouvre un œil pour voir l’heure affichée à travers l’écran en GPPS et je presse le bouton délai (snooze) pour me donner le temps de m’étirer tranquillement dans mes couvertures douces en polyester avant de me lever. J’ouvre la fenêtre en PVC extrudé munie d’un joint d’étanchéité en TPV pour voir le temps qu’il fait et prendre un bonne bouffée d’air. Je baisse la température de mon thermostat en PC FR. Direction la douche, composée d’une large feuille bi-matière ABS/PMMA thermoformée avec les tablettes moulées à même la paroi afin d’éviter les joints. L’ABS lui procure la résistance à l’impact, tandis que l’acrylique (PMMA) offre une surface lustrée facile à nettoyer et résistante aux égratignures. Je constate que mes bouteilles de shampoing auparavant faites de HDPE, sont de plus en plus composées de PETE. C’est sans doute parce que les grands fabricants de produits d’hygiène corporelle ont réalisé que le HDPE est beaucoup moins recyclé que les bouteilles d’eau en PET qui conservent leur transparence une fois recyclées, permettant un plus grand choix de couleurs.

​

Au sortir de la douche, j’extrais avec soin mes verres de contact à base d’acrylique de l’étui protecteur en PP pour les insérer dans mes yeux et recouvrer une vision parfaite. Lorsque je travaille de la maison je porte mes lunettes en cellulosique avec verres en acrylique sur lesquels un revêtement contre la lumière bleue a été appliqué. J’applique ensuite mes crèmes hydratantes dont les pots en verre sont munis de couvercles en PP dévissables dont les filets épousent parfaitement ceux du contenant afin de permettre une facilité d’ouverture/fermeture répétitives tout en prévenant le contenu de perdre son humidité et durcir.

​

Je démarre la cafetière composée de pièces en ABS métallisées pour lui donner un ‘’look’’ plus chic. Les capsules de café, extrudées en film multi-couches puis thermoformées, sont de plus en plus remplacées par des plastiques compostables à base d’amidon. J’ouvre le frigo pour préparer mon lunch. Les tiroirs en SAN ou en MABS me permettent de voir en un coup d’œil les aliments. J’attrape une bouteille de jus de légumes en PET qui a protégé le liquide contre l’oxydation lors de son transport et de sa mise en tablette jusqu’à mon frigo. Je prends le sandwich que j’ai confectionné la veille et dont le ‘’zip-loc’’ composé de film de PE en a conservé la fraîcheur. Autre item pour mon lunch : la salade de légumes conservée dans un contenant en PETG avec un couvercle en PP clarifié muni de charnières flexibles et surmoulé d’un joint d’étanchéité en TPE assurant une bonne étanchéité afin que la vinaigrette ne coule pas! Je mets le tout dans mon sac à lunch avec un ‘’ice pack’’ en HDPE moulé par extrusion-soufflage.

​

J’enfile mes vêtements dont les bas sont composés de nylon, inventé par DuPont en 1935-1938. Prochaine étape : le maquillage. Les pinceaux pour appliquer les cosmétiques sont munis de poils doux en polyester ou nylon. Les boîtiers en ABS sont munis de couvercles en acrylique me permettant de bien voir et choisir les couleurs. Ensuite j’empoigne ma brosse à dents qui à elle seule est un exemple de génie manufacturier. Elle présente l’assemblage complexe d’un manche en polypropylène surmoulé par injection dans un moule rotatif multi-cavités, et de monofilaments en nylon ou PP extrudés dont les chaînes moléculaires ont été orientées pour leur donner plus de résistance.

​

Un coup d’œil à mon cellulaire dont les données ont été mises à jour grâce au système de télécommunication composé de fibres optiques avec connecteurs en PEI, et de boîtiers en ABS FR ou PPE alimentés par des fils électriques recouverts de gaines de PVC flexible, le tout rencontrant des normes CSA et UL très strictes. J’attrape mes clés et je monte dans ma voiture. Alors là, la liste est longue car l’automobile est le produit qui contient le plus grand nombre de matériaux plastiques : ABS, ASA, TPU, PA 6, 66, 45 et 12, parfois chargés de renforts, PPA, PC, PMMA, POM, PPS, PP chargé de talc ou de fibres de verre, joints en TPV, caoutchouc thermodurcissable ou SEBS, fibres de polyester non-tissé ‘’spundbonded’’, etc.

​

Ceci est juste le début de ma journée, maintenant imaginez combien de produits contribuant au confort et à la fonctionnalité de notre quotidien sont composés de polymères. On dit qu’on touche à un produit contenant du plastique environ 2000 fois par jour. En fin de compte les plastiques ne sont pas si mauvais que ça n’est-ce pas? Mon ancien professeur, Michel Labonté, disait : ‘’il n’y a pas de mauvais plastiques, juste de mauvaises applications’’.

Toutefois, pour ce qui est de leur fin de vie on s’entend qu’il y a encore beaucoup d’amélioration à apporter. Heureusement les grands producteurs en sont conscients et travaillent sur des solutions depuis déjà plusieurs décennies. Comme quoi? Demandez aux experts de l’industrie des plastiques, ils pourront sûrement vous donner des exemples.

​

Devenez membre de SPE Québec et assistez à nos événements pour les côtoyer et pour en savoir plus!

​

Votre présidente Marie-France Sosa,

mfsosa@chaseplastics.com

514-245-3204.